Expressions et proverbes sur le sommeil : tout savoir sur leur origine et signification

Le: 8 mai 2021

La langue française est riche de proverbes faisant référence au sommeil. Mais connaissez-vous l’histoire qui se cache derrière ces expressions ?

Tomber dans les bras de Morphée ou être dans les bras de Morphée


Cette expression couramment utilisée désigne un endormissement profond, propice à la rêverie. Fils d’Hypnos (dieu du sommeil) et de Nyx (déesse de la Nuit), Morphée est considéré comme une divinité des rêves prophétiques issue de la mythologie grecque.

Représenté sous la forme d’un jeune homme tenant des fleurs de pavot dans sa main, il utilise cet attribut pour toucher des personnes, les plongeant immédiatement dans un sommeil profond. Le nom de Morphée est, par ailleurs, à l'origine du mot morphine, dérivé du terme “morphium” en raison de son pouvoir soporifique.
 

Avoir de beaux yeux à Pâques


Ne vous méprenez pas, on ne parle pas ici de beaux œufs en chocolat mais bien d’yeux ! Ce dicton populaire est utilisé pour parler de quelqu’un qui s’est levé tard. Ainsi, si vous avez fait la grasse matinée, vous entendrez sûrement la fameuse phrase : “toi, tu auras de beaux yeux à Pâques !”, synonyme d’heures précieuses de sommeil engrangées.


Comme on fait son lit, on se couche


Ce proverbe peut être interprété au sens propre : ne pas faire son lit avant d’aller se coucher peut être synonyme d’une mauvaise nuit. Un dicton qui fait écho au sondage mené en 2010 par la National Sleep Foundation indiquant que les personnes faisant leur lit régulièrement sont plus susceptibles de bien dormir que celles qui n'ont pas développé cette bonne habitude. De façon figurative, l’expression peut également signifier que l’on doit assumer les conséquences de ses actes.



Qui dort, dîne


Issue des écrits de l’auteur comique grec Ménandre affirmant que :

« le sommeil nourrit celui qui n’a pas de quoi manger »

Cette expression datant du 4ème siècle avant J.C. sera ensuite reprise par les aubergistes au Moyen-âge puis au XVIIIe siècle. Inscrite à l’entrée des établissements, cette phrase était destinée aux voyageurs ayant pour obligation de dîner sous peine de se voir refuser le gîte. Un dicton qui aura vu sa signification évoluer au cours de l’histoire !



Avoir un nom à coucher dehors


A l’époque du Moyen-âge, il n'était pas rare de croiser des brigands sur les routes. Aussi à la nuit tombée, les aubergistes méfiants pouvaient décliner le gîte si le patronyme d’un voyageur ne leur inspirait pas confiance. La noblesse du nom tout comme la tenue vestimentaire (révélatrices du rang social) pouvaient conditionner l’affectation et le standing des chambres.


Dormir comme un loir


Cette expression remonterait au début du Moyen-âge, période durant laquelle on commença à s’intéresser au comportement animalier. On s’aperçut alors que ce petit mammifère rongeur au pelage gris, est un gros dormeur ! Tout comme la marmotte, le loir hiberne en hiver entre 6 et 7 mois (période d’octobre à avril).


Faire une nuit blanche


Certains lui prêtent une origine moyenâgeuse : selon le rituel de la chevalerie, les jeunes écuyers entre 17 et 21 ans souhaitant devenir chevalier, devaient rester éveillés la nuit avant leur adoubement, à prier et à jeûner vêtus d’un habit blanc.

D’autres lui trouvent une signification plus festive : au 18e siècle, la ville de St Petersbourg était réputée pour sa vie nocturne très animée. Les nuits étaient donc longues particulièrement en été où le soleil ne se couchait pratiquement jamais. Les noctambules français, de passage dans le pays, auraient ramené dans leurs valises cette expression !

Une chose est sure, on se couchera moins bête ;)

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