[INTERVIEW] Renaud Uhl, fondateur de la start-up qui réinvente votre literie

Le: 2 oct. 2017

Qui se cache derrière l’aventure myQuintus ? Comment est née l’invention du pied de lit lumineux, médaillé au concours Lépine ?
Renaud Uhl, fondateur de cette belle startup innovante nous parle de sa démarche en nous livrant au passage quelques anecdotes autour de la chambre à coucher.


Que signifie myQuintus ?

Renaud UHL : Il y a un double sens derrière le myQuintus. Il y a tout d’abord le mot Quintus qui signifie en anatomie le petit orteil. C’est justement en l’honneur de ce dernier, à son sort injuste de se cogner à de nombreuses reprises sur le coin du lit que nous avons inventé un système pour se déplacer la nuit en toute sécurité. Ensuite, il y a le “my” parce que chaque quintus est unique, chacun à son histoire et il me paraissait important que tous ceux qui découvrent notre marque prenne conscience que l’on prend soin de chacun de vos quintus.

Comment est née l’invention du pied de lit lumineux ?

R.U : Une invention ne naît jamais innocemment, elle est le résultat d’une longue phase d’observation, d’échanges, parfois sur le ton de l’humour. Au départ, c’est une rencontre qui m’a fait m’intéresser à la literie (c'est d'ailleurs à 2 que le concept initial a été imaginé). La literie a d’unique le fait que, hormis un fort discours sur la qualité du sommeil, l’innovation en est à peu près complètement absente. Le secteur avait donc un potentiel.

Mes activités dans l’accompagnement à la création de produits pour les seniors m’ont fait prendre conscience qu’il était important de sécuriser les déplacements nocturnes à la sortie du lit (qui sont à l’origine de 30 % des accidents nocturnes) sans pour autant avoir un produit connoté senior. L’idée était née, intégrer un système d’éclairage dans un pied de lit. Le cahier des charges était simple : autonome en énergie pendant 2 ans (pas de prise, pas de rayonnement électromagnétique), ne doit éclairer que le sol sans réveiller la personne qui reste dans la nuit, ne pas réveiller les occupants du lit si leur ami canin ou félin vient les câliner durant leur sommeil. Ce produit initialement conçu pour les seniors a finalement séduit une plus large catégorie de personnes. Il y avait les enfants pour vérifier qu’il n’y a pas de monstres sous lit, les personnes qui travaillent en décalé, le cinquantenaire qui se lève la nuit, les hôteliers désireux de présenter une innovation, bref beaucoup de typologies d’utilisateurs auxquelles nous n’avions pas pensé.

Pourquoi avoir fait le choix de lancer une collection de têtes de lit après les pieds de lit ?

R.U : Il peut sembler y avoir à première vue une réorientation de l’activité, elle est en fait un continuum dans notre volonté de réinventer la literie qui n’est considérée que comme un endroit ou l’on se doit de bien dormir. Dans notre esprit un lit est bien plus que cela, c’est un lieu de vie, des passions y naissent, de folles histoires romancées s’y découvrent, notre lit n’était pas mis à l’honneur à la hauteur de tout ce qui s’y passe et nous avons voulu y remédier. Pour y parvenir, nous avons transformé la tête de lit en un support artistique qui nous ferait regarder le lit différemment, tel une invitation au voyage imaginaire.


Quelle est la particularité de cette collection (in Bed with an artist) ?

R.U :Ohh les particularités de cette collection sont nombreuses. Nous avons tout d’abord fait le choix de casser les codes et le consensus. Exit les têtes de lit au couleurs unies ! De cette envie, une conclusion s’est rapidement imposée : il nous fallait créer une communauté d’artistes qui seraient prêts à décorer nos têtes de lit. Eux seuls ont ce talent de véhiculer une émotion par un simple trait ou jeu de couleurs. Et puis l’art ça met de bonne humeur ! Le corollaire de choix était néanmoins le risque de se lasser d’une oeuvre et de façon pragmatique que faire quand la tête de lit est sale.

Toute l’équipe myQuintus a travaillé d’arrache pied au développement d’une solution et a créé la première housse de tête de lit qui se révèle être comme une seconde peau tant il est impossible de s’apercevoir que la housse en est une. Nous avons donc la possibilité de changer de housse au gré de nos envies et de nos collections, mais nous pouvons également les laver en machine. Nous avions enfin l’envie de créer un lien entre un internaute, un client et un artiste. Pour y parvenir, nous avons mis en avant tous nos artistes sur notre site. Nous partageons leurs réalisations, leur expositions via notre site web et 10% des ventes des housses leur est reversé (c’est 5x plus que la moyenne des droits d’auteurs). Vous n’imaginez pas à quel point nous sommes honorés par leur participation à notre projet.

Pourquoi avoir fait le choix du made in France ?

R.U : Pour parvenir à concevoir notre housse révolutionnaire, nous avons dû faire appel à des entreprises qui ont un savoir faire textile de renommée et qui communiquent bien ensemble. Il fallait maîtriser au millimètre près le retrait du tissus lors de l’impression, avoir un fil élastique au toucher incomparable et bénéficier de savoir en terme de patronage textile que seules les entreprises vosgiennes étaient en mesure d’offrir. A ce titre, le Pôle Lorrain de l’Ameublement Bois (PLAB) a été d’une grande aide pour nous mettre en relation avec nos partenaires actuels. En dehors d’aspect technique cela nous apporte également la satisfaction d’avoir une démarche locale qui crée de l’emploi respectueux dans le textile en France et qui minimise l’impact carbone.


Quels sont vos futurs projets ?

R.U : Si j’avais parlé de tous mes projets, en 2015 au lancement de myQuintus, tout le monde m’aurait traité de fou. Je vais donc m’abstenir de parler de mes projets futurs, mais je peux vous garantir que la révolution de la literie ne fait que commencer, nous avons encore beaucoup de belles surprises.

A quoi ressemble votre chambre à coucher ?

R.U : Ma chambre à coucher est à l’image d’un startuper qui investit tout ce qu’il a dans ses convictions… essentiellement inspirée par un fabricant de meubles suédois. Cela fait en revanche plus d’un an que je teste notre nouvelle collection de têtes de lit, que je la maltraite avec mon aspirateur, que mon chat Kira s’y frotte, que je la passe à la machine et que je me dis en me levant, qu’elle est belle ma tête !

Et votre chambre idéale ?


Ma chambre idéale? Je l’imagine très simple, sentant le bois, baignée de lumière au travers d’une porte fenêtre qui donne sur la verdure. Une literie blanche coiffée d’un motif chaleureux en hiver, dynamique en été, et ne me demandez pas laquelle je choisirais car je les prendrais toutes !


Quelle est votre anecdote nocturne la plus insolite ?

R.U : hummm...C’était en avril 2004, vers Pâques, nous voulions gravir la montagne de la Sainte Victoire avec un ami. Pour ne pas perdre de temps, nous avions prévu de dormir la veille dans la garrigue à la belle étoile. Il a fait froid au point qu’une couche de givre ne recouvre nos sacs, mais chose très étrange j’ai senti en plein milieu de la nuit un courant d’air chaud sur mon visage...une bête… je n’ai jamais essayé de courir aussi vite… mais dans un sac ce n’était pas évident ! Au final, de grosses palpitations et un faon qui a sans doute été plus effrayé que moi !

Commentaires

Laisser votre commentaire